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mardi, 30 juin 2009

La pantoufle d'hiver

Sa Marraine, qui était fée, lui dit : "Tu voudrais bien aller au bal, n'est-ce pas ?"...

CHARLES PERRAULT (1628-1703) : Extr. "Cendrillon ou la petite pantoufle de verre".

pantoufle de vair.JPG

Nous retrouvons quelques années après, CENDRILLON, rue de la République à Lyon, s'apprêtant à marcher sur le coup de grâce, avec ses pantoufles d'hiver. Vous allez me dire, en plein été, quelle idée (saugrenue) de se promener avec des pantoufles d'hiver ? (et je vous répondrai qu'en effet, ça paraît bien étrange mais que ne ferait-on pas pour distraire son lecteur ?). Et puis, nous sommes dans un conte, n'est-ce pas ? Et la marraine de CENDRILLON, (la fée !) qui est immortelle, voyant les pieds de CENDRILLON gonfler, s'abîmer, (avec l'âge, les trajets pour aller au travail, tous ces escaliers à monter afin de rejoindre au donjon, son vieux mari (le Prince charmant !), la marraine fort compatissante, confectionna avec de la peau de ver luisant (nommé lampyre), une magnifique paire de pantoufles d'hiver dorées, (au fourrage intérieur 100% astrakan) pour les pieds de sa chère CENDRILLON. Mais comme avec la fée c'était toujours "donnant-donnant", les pantoufles d'hiver furent livrées à CENDRILLON à une seule condition : que CENDRILLON ne les quitte jamais et les porte chaque jour, été comme hiver. Sinon, il arriverait un grand malheur à la planète, une chose tellement épouvantable, que je ne peux la révéler ici.

Ce fût donc sous serment que Cendrillon chaussa ses pantoufles d'hiver... Aussi, s'en souvient-on, CENDRILLON était tête en l'air, et c'est bien pour tenter de corriger ce bien vilain défaut, que sa marraine (la fée), mit à l'épreuve sa filleule qui par ailleurs, aimait tout ce qui brillait (comme toute femme qui se respecte). Renoncer aux pantoufles d'hiver était bien impossible à CENDRILLON tout comme il eût été impossible naguère de renoncer d'aller au bal en pantoufles de verre. Ici je vais faire une petite halte sur ces fameuses pantoufles de verre qui perturbèrent le cours de mon enfance, parce que comme tous les enfants, je me demandais comment on pouvait arriver à marcher avec, (déjà, en 1978 sur les chaussures à talons de ma mère, mais je m'égare...). Ensuite c'est la maîtresse, melle Pugeolle, qui nous apprît que la penttouffle, pantoufle n'était pas en verre, mais en vair. Ce qui compliquait tout dans notre tête. Ce fût deux ans après que Madame Breux, nous raconta que "désolée, de contredire Melle Pugeolles (qu'elle détestait car melle Pugeolle était très belle) mais il fallait qu'on sache que Charles PERRAULT avait bien écrit "verre" n'en déplaise à BALZAC qui optait pour le vair parce qu'il était clair clerc de noterre notaire et que marcher avec des souliers en verre, dans l'esprit d'un clerc de notaire c'est une chose qui n'existe pas. (Cela dit je n'ai rien contre les clerc de notaires, bien au contraire j'en rafole).

On tenta donc de négocier des pantoufles en laine de verre (avec un petit peu de poil à gratter dedans), mais madame Breux, (qui manquait cruellement d'humour) nous fît copier 100 fois, "Je dois le respect à Cendrillon". La vérité : c'est qu'on était très contrarié, le vair c'était la fourrure de Bouly notre écureuil préféré, la star du parc de la Tordette, dont nous adorions gratter le dos gris et chatouiller le ventre blanc, alors massacrer notre Bouly pour faire des escarpins à une princesse qu'on ne connaissait même pas, ça nous mettait le coeur à l'envers. De toute façon question pratique, la pantoufle de vair fourrée tout écureuil est surement plus pratique qu'une pantoufle en verre (essayez de faire marcher vos enfants, (ou vos amis) en leur mettant aux pieds des verres à moutarde adaptés et vous verrez bien le résultat) mais quand même, admettons... Il suffirait d'un seul prodige. Un seul exceptionnel. Un ou une CENDRILLON...

Que les rationnalistes du XIXem siècle aient changé l'inconfortable pantoufle de verre contre la pantoufle de vair plus praticable, on peut comprendre, pourtant une autre question se pose : était-ce bien élégant de se rendre au bal avec des chaussons en fourrure ? Pour le pied léger, délicat de la belle Cendrillon seule une pantoufle en verre pouvait convenir et puis Charles PERRAULT était conteur, pas vendeur chez Myris (le poète grec). Enfin voilà quoi, je pourrais vous parler des frères Grimm, ou de ces contes écossais, irlandais où l'on retrouve des chaussures en cristal sans parler de ces chevaliers, où le héros peut aller de par le monde dans des chaussures en fer !!! (Il n'y en plus des comme ça, ma bonne dame, tout fout le camp).

Voilà c'est l'heure, les petits enfants. Le marchand de sable va pas tarder. Wiki (l'hérudit térisson) me souffle un truc à l'oreille on dirait même du patois de Vaise, mais c'est de l'occitan celui dont les conteurs se servaient comme conclusion, un petit épilogue disons, en vers :

"Cric-crac ! Mon conte es acabat / Abió un escloupoun de veire / Se l'abio pas trincat / Aro lou vous farió veser"

. (Cric-crac, mon conte est achevé / J'avais un petit sabot de verre / Si je ne l'avais pas brisé / Je vous le ferais voir.)

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Quant à notre CENDRILLON aux pantoufles d'hiver, je l'ai rattrapée de justesse elle voulait essayer des bas. Je lui ai dit : "mais tu te rends compte CENDRILLON ? Si t'enlèves tes pantoufles d'hiver, de ce qui arrivera à la planète ? Elle m'a juste dit: "Ah ben ! heureusement que t'es là ! j'avais oublié mon serment" et puis elle est repartie, à petits pas, (à une vitesse d'environ 299 792 458 m/s) en direction de Jupiter.

Photo: Filature discrète rue de la République (on dit la "ré"). Juste là où ça brille. Lyon, à la fin du printemps 2009. © Frb

lundi, 29 juin 2009

La pantoufle d'été

"On ne peut poser les pieds sur le sol tant qu'on n'a pas touché le ciel"

PAUL AUSTER. Extr. "Moon Palace". Editions: le livre de poche. 1995.

dynastie tong4.JPG

Et pourtant y'en a qui se gênent pas, je veux dire que le souci du ciel en été, pour nous, humains pas surdoués, s'arrête à la question : "est ce qu'il fera beau demain ?". Et la pythie, Evelyne DHELIA, (adorable!), arrive avec son rouge à lèvres nacré et son sourire qui ne vieillit pas, +  50 soleils numériques étalés sur la carte de France, parfois dotés eux mêmes d'un autre grand sourire comme ceux des smiles de nos machines à bredins. Alors on peut suivre le bras d'Evelyne qui va et vient d'Est en Ouest, du Sud au Nord, sur cet hexagone animé par de gros ronds jaunes pétants d'une santé exubérante et de promesses (affreuses), de bonheur ! (quelle horreur), qu'on nous annonce pour toute la semaine. Du soleil mes amis ! 31° à  Paris, (Evelyne sourit un brin), 35° à Nîmes ! (Evelyne en vacille pudiquement avant de nous livrer la cerise, l'inattendu, "notre" cadeau) : 37° à Lyon !!! (Evelyne radieuse, minaude, expose sa conclusion en un savant déhanché rythmé avec la jupe, dont elle seule a le secret). Et c'est ainsi qu'on nous invite à toucher le ciel.

C'est là aussi, en filature rapprochée (de la tong), toujours rue de la République à Lyon, que je croisai Paul AUSTER avec sa belle gueule d'enterrement, (dans ma bouche c'est un compliment). "Toucher le ciel" qu'il écrivait...

Je trottais donc, derrière les souliers hors saison de l'écrivain, une paire sombre, en cuir noir, aux contreforts doublés vachette. (Puisse le lecteur me pardonner cette digression, d'un court instant, je sais qu'Evelyne DHELIAT c'est très interessant mais Paul AUSTER, il a sorti un livre quand même... !). Donc Paul AUSTER laissa tomber (incidemment), non, pas Evelyne DHELIAT ! (suivez un peu !), mais ce fameux livre que je ramassais aussitôt, à cause du titre très beau, un vrai titre d'hiver. Rien qu'à le lire, on grelottait : "Seul dans le noir" que ça s'appellait. On pourrait croire à première vue, que ce serait l'histoire d'un petit garçon qui va se coucher la nuit avec un couteau de cuisine caché dans sa culotte de pyjama... Mais pas du tout. Du no tong certes, tout en no bermuda. De quoi s'extraire discrètement des flots palavassiens pour aller boire un bouillon substantiel, là bas, en Amérique :

"Owen Brick se réveille un matin dans un trou, un cercle parfait profond de trois mètres environ. Des parois lisses, dures comme la pierre... Une tombe ouverte dont on ne peut s'extraire"...

Voilà qui nous rapproche un peu de la vie sur terre et son pralin d'humanité, (jamais très loin du ciel en vérité)... Du coup on ne sait plus trop où est le vrai ciel. Mais ce n'est pas ce que vous croyez, pas tout à fait... Je veux dire que le livre de Paul AUSTER, ce n'est pas "la Métamorphose, le retour II", bien que KAFKA ne soit pas si étranger à AUSTER, (nous reviendrons peut-être sur ce sujet, un certain jour) :

"En se réveillant un matin après des rêves agités, Gregor Samsa se retrouva, dans son lit, métamorphosé en un monstrueux insecte. Il était sur le dos, un dos aussi dur qu'une carapace, et, en relevant un peu la tête, il vit, bombé, brun, cloisonné par des arceaux plus rigides, son abdomen sur le haut duquel la couverture, prête à glisser tout à fait, ne tenait plus qu'à peine."

Vous voilà donc bien renseignés quant à "seul dans le noir". (Je ne peux pas vous en dire plus, vu que je n'ai lu que le titre ah ! ah !), "j'ai parcouru ce livre" comme ils disent à la télé, et l'on imagine bien d'ici le bon lecteur sur ses deux radeaux plastifiés marcher entre les lignes, enjamber les chapitres, et vaciller dans le courant en cherchant à tâtons la poire de la lampe de chevet). Si ce grand vide, cet aveu d'ignorance vous chagrinait vraiment, je peux être intarissable comme tout le monde, (disons, pas mal de gens), voire dindonner, en veux-tu, en-voilà, sur tout un tas de sujets dont je n'ai entendu parler qu'une fois à la télé ... Mais "Seul dans le noir", comme toute oeuvre de Paul AUSTER, même lue, relue, analysée, me paraîtrait de toute façon bien impossible à résumer.

Comme le dit courtoisement Monsieur AUSTER, au cours d'un entretien à propos de son livre :

"Mais le livre lui même (...) y'a beaucoup de choses là dedans".

Allez donc ouïr cet entretien, au lieu de me lire bêtement. (Avertissement, soyez patient, il faut subir une indigeste pub avant, mais c'est le prix à payer hélas ! pour entendre par la suite des choses graves et intelligentes) :

http://www.dailymotion.com/video/x82mgl_paul-auster-sur-r...

Pendant ce temps là, à quelques heures de mon pays, je vois près du bar "Les flots bleus", des vacanciers assis dans leurs serviettes éponge, chauds comme des bonobos. Ils ont déballé fébrilement, sur 2m² de sable fin, le tupperware, la glacière, l'huile solaire, les mots flêchés.

Plus loin sous le parasol, un oxymore : un peu de sang humain s'enfonce doucement dans le sable. C'est comme ça, qu'on touche le ciel, ici bas.

Le soleil brille. Un frisbie vole au dessus de nos têtes. Le sable est couleur chair. Quelqu'un me dit que ça pourrait ne pas être un frisbie... Qui croire ?

Ici, à Lyon les rêvetements de sol s'épuisent sous des petits pas spongieux (schplock schplock schplock), l'orteil gros, bien à l'aise, un pied pose une large semelle en osmose avec l'univers. Monsieur Paul m'a semée rue Terme exactement. Je me glisse dans le pas japonais d'une tong ambidextre. Devant moi la personne dont je ne connaitrais jamais le visage, semble soudain n'avoir ni pied gauche ni pied droit. Et c'est comme si, imperceptiblement l'univers tout entier penchait. Jusqu'à en perdre l'équilibre.

Photo : Filature rapprochée rue de la République. Les pantoufles d'été (dites encore "strings d'été"), étendent leur règne de plastique et de pvc. En attendant demain, l'été prochain, on voudra tous avoir les CROCS ! (Merci la Bacchante !). Comme quoi ! Le monde peut encore être mille fois plus laid. Il suffit d'un peu d'imagination... Enfin, déjà, des tongs rue la Ré, c'est bien laid. Mais on dirait que plus c'est laid, plus ça marche (si j'ose dire). Vu à Lyon, au début de l'été 2009. © Frb.

lundi, 15 juin 2009

Fleuves

La confondante réalité des choses
Est ma découverte de tous les jours.
Chaque chose est ce qu'elle est
Et il est difficile d'expliquer à quiconque à quel point cela me réjouit,
Et à quel point cela me suffit.

ALBERTO CAEIRO. Extr "poèmes désassemblés" in FERNANDO PESSOA "Poèmes païens" (de ALBERO CAEIRO et RICARDO REIS). Editions Christian Bourgois,1989.

realité des c.JPGComme un lundi (cogitant)

Nous pourrions mettre en parallèle cet extrait de poème d'Alberto CAEIRO (un des nombreux hétéronymes de Fernando PESSOA), avec un  texte de Clément ROSSET, (extrait d'un commentaire sur "Les chimères" de Gérard de NERVAL), dont je vous livre un court extrait:

"Le présent est, à chaque instant, l'addition de tous les présents ; cette expression de "présent" devant s'entendre ici dans son double sens de don de l'instant (don de ce présent-ci) et d'offrande absolue (don de tout "présent", c'est-à-dire de toute durée)"

C. ROSSET comme A. CAEIRO, approuvent la réalité des choses, de toute réalité donnée, c'est à dire : à recevoir comme un don. L'approbation n'a pas besoin d'espoir et il ne s'agit en aucun cas de faire l'apologie de la résignation, du renoncement ou de la soumission, pas même non plus, de louer l'indifférence.

L'approbation du réel serait peut-être, dans ce sens précis un préambule à sa transformation : Agir de telle sorte que l'empreinte de l'être dans le réel soit en même temps une reconnaissance de son irréductible réalité. Comme si en approuvant le réel, en n'y renonçant pas, en ne l'écartant pas, le surgissement de quelque chose que l'on souhaite pouvait être possible. Je cite encore Clément ROSSET :

"[Le réel] est insolite par nature : non qu'il puisse lui arriver de trancher sur le cours ordinaire des choses, mais parce que ce cours ordinaire est lui-même toujours extraordinaire en tant que solitaire et seul de son espèce".

Le cours des choses est inéluctable, infini comme le fleuve, jamais deux instants ne se répètent ou rarement, jamais ils ne se chevauchent, ni ne s'échangent, Ce qui est est. Ce qui est fait est fait. Tautologie, (il faut bien ça).

Chez Clément ROSSET, la joie n'est que la savante approbation du réel mais cette joie est une exigeante : on n'approuve qu'inconditonnellement. Du réel rien n'est à jeter pour le sage tragique, il accepte, approuve tout, les malheurs et les joies. Et il y a encore de cette espèce de joie dans les "poèmes païens" de F. PESSOA.

"Quant à la joie elle a deux causes ou deux non-causes: celle d'être sans objet, et d'autre part d'être suscitée par le fait que le réel ne manque de rien" (Cf. N.DELON in "le cours de la réalité" in "l'atelier Clément ROSSET"). Ce monde parce qu'il est unique, se suffit à lui même ; tandis que la mélancolie regrette que le monde ne soit pas autre, et, inlassablement recherchera en vain, son paradis.

La joie est folle, certes, mais la joie est lucide, du moins telle est la disposition à la joie, capable de se représenter le retour éternel, identique de toutes choses et c'est là précisément notera Clément ROSSET la plus grande force de la joie, triomphant des pires peines. (Il ne s'agit pas de joie béate bien entendu, mais de la plus lucide joie). C. ROSSET nous renvoie également au petit secret de NIETSZCHE dans les dernière pages de son "Zarathoustra", où le héros, au détour d'une promenade nocturne lâche enfin :

"Lust ist tiefer noch als Herzeleid" / "La joie pèse plus lourd que le chagrin"...

ou plus "profond" si l'on veut s'en tenir à une traduction plus précise. Peu importe, cette joie est plus lourde d'assimiler plus que la peine. Il est donc paradoxalement beaucoup plus difficile de supporter la joie. Il ne s'agit pas exactement de la "joie de vivre" qui a quelquechose d'encore assez fantômatique. "La Musique pourrait illustrer cette joie paradoxale et sans objet. Quelque soit la tristesse qu'on cherche à dire, on dispose d'un prétexte pour chanter". Paradoxe de la joie. La musique est pour ROSSET d'essence joyeuse.

Tout est prétexte de joie puisque rien n'en n'est le motif. La joie d'exister est offerte par surcroît, c'est la seule consolation à espérer du réel. La légereté somptueuse du créateur, un agrément gracieux.

"Nul besoin d'outre-monde, d'arrière, d'autre monde"... Tout est là .

Sources: Les documents, éléments de réflexion et autres fragments de textes concernant Clément ROSSET, partiellement reproduits ici, sont tirés d'un domaine remarquable : "Atelier Clément ROSSET",  site entièrement consacré à Clément ROSSET, que je vous conseille, voir lien ci-dessous :

http://clementrosset.blogspot.com/

A voir : Une variation (à peine céleste), sur le même thème : http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2009/03/26/co...

Photo : Deux êtres en joie regardant plus loin sur les berges (hors champ ou presque...) quelques agglutinés sur les berges d'un fleuve. Lyon. Autre rive. Juin 2009. ©Frb.

dimanche, 14 juin 2009

Les agglutinés

Comme un dimanche au bord de l'eau

les agglutinés.JPGSur les berges du Rhône aujourd'hui ré-aménagées, on se presse. C'est même assez tendance. Les Lyonnais (et les autres, de passage) y ont trouvé leur panacée. Les péniches sont devenues des cafés où l'on traîne tard le soir. Et le samedi, le dimanche, on s'agglutine, en ces contrées tonitruantes, bling bling à souhaits, anti-Alcestiennes à en crever. Ces berges, nouvellement investies s'avèrent l'été, infréquentables. Elles ont leur charme vu d'un pont, (une ambiance sympathique quasi méridionale). Quand on s'y trouve la première fois, on se laisse porter par cette impression de plein air ou plutôt de centre aéré. Ensuite ça fait un peu "vitrine", "nous on n'a pas la mer, mais on a des idées". Nul ne s'en plaint...

Tant que les bas-fonds ne remontent pas à la surface...

Photo: Berges du Rhône un dimanche, vu du pont Bonaparte (je crois), les péniches-bars. Une ambiance estivale faite de joie permanente,(tapas, soleil, etc...). Tout est prévu pour ça, votre joie. Peut-être n'est-ce encore qu'un cauchemar climatisé de plus ? (C'est vrai qu'à C.J. on est un peu bégueule ;-).  Rive gauche, photographiée à Lyon, en Juin 2009. © Frb

samedi, 23 mai 2009

Gamberges

"Parler même quand on parle de soi, c'est toujours prendre la place de quelqu'un, à la place de qui on prétend parler et à qui on refuse le droit de parler"

GILLES DELEUZE. Extr. "Pourparlers". Editions de Minuit 1990.

multitude.JPG

Je lisais cette phrase, assise sur un muret au bord du fleuve Rhône. (Oui, on vous montrera, un certain jour, le muret - avec quelqu'un d'autre assis dessus-), et je trouvais DELEUZE curieusement "Shadokéen". Comme chacun sait l'ancienne géométrie Shadok repose sur un postulat immortel:

"La ligne droite est le plus long chemin d'un point à un autre"

Après quoi, je me suis sentie en droit de me demander où allaient tous ces gens ...

Photo: Les berges du fleuve-Rhône sont impénétrables (le samedi ), berges aux marches grégaires, de pont en pont, la fourmillière. C'est pourquoi on est beaucoup mieux assis sur un muret. (J'allais écrire : "assis sur un billet" ; mais les positions de recueillement se réservent pour le billet suivant ou précédent selon la logique de chacun).

Berges du Rhône soliloquant à voir ici ↓

http://certainsjours.hautetfort.com/archive/2008/06/03/mo...

Vu à Lyon. Un samedi de Mai 2009. © Frb

vendredi, 15 mai 2009

C'est pas rose tous les jours !

Une image juste.

vieille.JPGDans un pays qui ne l'est pas.

Seule la barotte à deux roues semble rose chez cette vieille dame, qui, à la fin du grand charmé (de conille), effectue son petit marché "off". Un petit marché de rien du tout...

Cela s'appelle le système D.

Ici devant une cagette d'oranges espagnoles elle hésite, prend le temps de choisir. Ce sera au moins ça de pris. Au moins ça que les poubelles n'auront pas. Il suffit juste de se baisser. Il suffit juste...

se baisser ce n'est pas interdit
N'est-on pas en démocratie ???  Hum ? ....

Photo : La fin du marché. Vieille dame faisant ses courses sur le boulevard de la Croix-Rousse à Lyon. Mai 2009. © Frb.

lundi, 11 mai 2009

Allez un pt'i coup de blanc !

Aujourd'hui à Lyon, le blanc était mis...

IMG_blanc3.JPG

 

Pour ceux qui veulent un p'ti coup de rouge


IL FAUT ALLER ICI


Un air de vieille romance et d'élégance classique passe sur les grands boulevards, côté mairie en revenant de "la soierie". (Je ne suis pas tout à fait sur la ligne blanche, juste cachée derrière l'arbre). C'est ce qu'on appelle au pays des Canuts (et des Canettes) : "une filature charmillonnée"...

Entre blanc de Conille et rouge de Lutèce, à vous de choisir. Mais peut-être est-il préférable, (pour la santé) d'envisager le p'ti coup de rouge avant le blanc. Comme dit le proverbe :

"Blanc sur rouge, rien ne bouge. Rouge sur blanc, tout fout l'camp."

Fin de notre interlude. C'est tout pour aujourd'hui.

http://www.deezer.com/track/291132

Photo : La "blanche" vue un lundi (Jour terrible du sans-marché) sur le plateau de la Croix-Rousse à Lyon. Mai 2009. © Frb.

mardi, 03 mars 2009

Les mots mystérieux...

IMG_0122.JPG

Vu sur un tout petit mur près des arrêts de bus, le long du fleuve Rhône, côté presqu'île : un ruban. Un tourment...

Photo: Lyon, à quelques mètres du pont Morand. Mars 2009.© Frb.

lundi, 17 novembre 2008

Comme un lundi

lundi.png Il est des jours où tout est à sa place.

Photo: Boulevard de la Croix-Rousse. Ce lundi de novembre 2008 ©.

mercredi, 24 septembre 2008

Comme un mercredi

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Couple tranquille et tendre flânant place des Terreaux à Lyon, juste un peu à l'écart des citoyens en plein mambo et en pleine biennale de la danse...

Biennale de la danse ...

biennale.jpgA Lyon ça danse partout ...Programme de la biennale  ICI

Papillons de lumière

folie-de-femme.jpgVue place des terreaux à Lyon, une élégante dame, en train de parler à ses papillons...

17:35 Publié dans De visu, Le monde en marche | Lien permanent

Nées sous le signe du gémeaux

nes-sous-signe-g-mo.jpgDeux soeurs jumelles vues place des terreaux un mercredi de septembre... Très désoeuvrées depuis que la guinguette a fermé ses volets... CLICK

jeudi, 21 août 2008

France d'en haut

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Photo prise sur l'esplanade à deux pas du plateau de la Croix-Rousse à Lyon, tout en haut d'un escalier dont nous avons beaucoup parlé sur ce blog  CLICK

Tandis que ceux du haut , regardent ceux du bas ... On se demande ce peuvent bien faire ceux du bas. Réponse ici : CLICK ou billet suivant.

La vie devant soi

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Photo prise à la à la sortie de la gare Perrache à Lyon à deux pas de la place Carnot, par un bel après midi d'été.

03:52 Publié dans De visu, Le nouveau Monde | Lien permanent

mardi, 08 juillet 2008

Trois soeurs en sandales revenant des soldes

sandales.jpgPhotographiées à la sortie de la gare de la Part-Dieu à Lyon

En fin d'après midi , je me suis retrouvée à la sortie de la gare de la Part-Dieu à Lyon, côté Villette, avec du temps à tuer. N'ayant pas envie de rentrer chez moi, je  me plantai entre le parking à vélos et la station de taxis ,et bêtement je commençai  à nettoyer puis régler mon appareil de photo ... Une manipulation accidentelle me fit prendre un bout de trottoire flou d'où dépassaient deux pieds. En regardant plus près sur le petit écran ,je m'aperçus que ces deux pieds,fortuitement pris dans la boîte ,étaient en train de me dire quelquechose ...Comme une idée  de monde en marche ...Ainsi ,je terminai l'après-midi les yeux rivés au sol, traquant chaque seconde,chaque paire de pieds, enfermant dans la boîte des centaines de pieds dont j'étais sûre qu'ils pouvaient détenir un message universel et peut être subliminal. De cette pléthorique pêche aux pieds je n'en ramène ici que peu mais il est sûr qu'un de ces jours, à la pêche aux pieds ,je retournerai ;-)